P-au-P., 17 janv. 2011 [AlterPresse] --- La première conférence de presse prévue ce 17 janvier par l’ancien dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier, au lendemain de son retour en Haiti a été reportée, informe son ancien ambassadeur Henry Robert Sterlin, qui lui sert occasionnellement de porte-parole.
Sterlin explique que Duvalier "ne peut recevoir" les journalistes aujourd’hui, car les arrangements nécessaires n’ont pas encore été faits avec l’hotel Karibe, où loge Duvalier en compagnie de sa femme, Véronique Roy.
A propos de la raison de la présence de Duvalier à Port-au-Prince, l’ancien diplomate a fait valoir que l’ancien « président à vie » est un « citoyen haïtien qui revient dans son pays » et que la constitution le lui permet.
Duvalier est « un ancien président et a droit à un passeport diplomatique pour revenir chez lui », ajoute Sterlin.
Jean-Claude Duvalier et son père François, à qui il a succédé en 1971, ont établi un régime de fer en Haiti et sont responsables de l’emprisonnement, de la mort et de la disparition de milliers d’opposants, ainsi que du détournement d’importantes ressources du pays durant 29 ans.
Sterlin a refusé de se prononcer sur les données relatives à la durée du séjour de Duvalier en Haiti. Selon des informations disponibles, il devrait rester 3 jours dans le pays.
Il rassure que lors de ses éventuelles déclarations publiques, Jean Claude Duvalier ne va livrer aucun « secret d’État ».
Une grande fébrilité est observée aux abords du Karibe, où Duvalier a reçu ses anciens partisans et connaissances durant une bonne partie de la journée.
Certains d’entre eux se sont montrés fiers et n’ont pas caché leur joie. D’autres, affichant leur arrogance, n’ont même pas voulu s’identifier auprès de la sécurité de l’hotel.
Henry Robert Sterlin, qui a été le dernier ambassadeur de Duvalier à Paris, à sa chute en 1986, confie qu’il a eu un « choc émotionnel » quand il a vu l’ancien dictateur.
« Mon cœur s’est fendu en quatre », dit-il. [rh gp apr 17/01/2011 14 :00]