P-au-P, 7 janv. 2011 [AlterPresse] --- L’indécision du gouvernement haïtien, le manque de coordination des pays donneurs et le manque d’action de la Commission Intérimaire de Reconstruction (Cirh) sont les principales causes retenues par l’organisation internationale Oxfam pour expliquer le retard observé dans le processus de reconstruction d’Haiti après le terrible séisme du 12 janvier 2010.
« Ça a été une année pleine d’indécisions et cela a laissé la récupération de Haïti au point mort », critique l’organisation dans un rapport transmis à AlterPresse à l’approche du premier anniversaire de la tragédie qui a fait 300.000 morts, autant de blessés et 1,5 millions de sinistrés.
Selon Oxfam international, « les pays donnateurs sont plus occupés à porter en avant leurs programmes partiels d’action humanitaire au lieu de promouvoir un plan global articulé ». Ce qui a occasionné un manque de coordination entre eux, puis avec le gouvernement haïtien, soutient l’organisation.
D’après Ariane Harpe, Responsable d’Intermón Oxfam en Espagne, cette disposition des donateurs « affaiblit sérieusement la capacité du gouvernement haïtien à assumer sa responsabilité souveraine et à conduire le processus de reconstruction ».
Oxfam souligne également un manque d’activité de la Cirh. Créée en avril 2010, la Cirh est chargée de coordonner le processus de reconstruction du pays et promouvoir le renforcement de l’État haïtien.
Par ailleurs, l’organisation déplore aussi le fait qu’une grande partie du financement reçu a été destiné à construire des abris provisoires et que très peu d’argent a été consacré au ramassage de débris et la réparation des logements.
Le document informe que 15% de la quantité d’abris provisoires nécessaire a été construite tandis que seulement 5 % de décombres a été enlevé.
Le porte-parole d’Intermón Oxfam, Lourdes Benavides, souligne que « la construction à une grande échelle de nouveaux logements ne peut pas être entamée si les débris ne sont pas enlevés. »
Le rapport mentionne aussi que seulement 2 milliards de dollars, soit 42% des fonds promis par la communauté internationale pour l’année écoulée, ont été débloqués. [rh apr 07/01/2011 00 :30]