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Haïti-Choléra : Situation chaotique dans le Plateau Central

Correspondance – Ronel Audate

Hinche, 24 déc. 2010 [AlterPresse] --- Le Plateau Central déclaré « zone protégée » des cyclones et des seimes n’a pas pu résister á l’épidémie de cholera qui y a déjà fait près de 2000 victimes dont 300 morts, selon des informations recueillies auprès des autorités locales.

Ces chiffres risquent fort de ne pas refléter la situation réelle, jugée, chaotique par de nombreux habitants. Les autorités elles-mêmes reconnaissent la difficulté d’établir un bilan exhaustif du nombre de contaminations ou de décès.

Selon le directeur médical de l’hopital Ste Thérèse de Hinche, Prince Pierre Sonson, qui répondait aux questions d’un journaliste de Radio Vwa Peyizan (Radio Voix Paysanne), beaucoup de gens ont été enterrés au cours des semaines précédentes.

Il reconnait toutefois qu’il y a une diminution du nombre de personnes fréquentant le principal centre hospitalier du Plateau Central qui reçoit maintenant 30 personnes par jour contre 100 au cours du mois précédent.

Dans la commune de Thomassique (haut Plateau Central), le maire principal, Wilmane Mathé, déclare que dans cette zone plus de 300 personnes sont infectées dont 20 morts en moins d’un mois et demi.

A Cerca-Cavajal, on a déjà dénombré 250 cas d’infection et plus de 30 morts selon le maire principal de la commune, René Raphael.

A Maïssade plus de 500 personnes ont été infectées, dont 60 ont rendu l’âme, indique la mairie.

D’autre part, depuis la première publication des résultats des élections contestées du 28 novembre 2010, les medias locaux se sont détournés des sujets liés à l’épidémie, alors que les Centres de Traitement de Cholera (CTC) sont bondés.

Dans des sections communales, plusieurs personnes ont été tuées à l’arme blanche sous prétexte qu’elles avaient en leur possession une poudre magique de cholera. C’est le cas par exemple à Thomassique où 6 personnes ont été tuées sous cette accusation.

De plus, beaucoup de gens souffrant de cette maladie préfèrent se rendre chez un hougan (prêtre vaudou) au lieu de se faire soigner à l’hôpital, apprend AlterPresse sur place.

D’autres facteurs semblent aussi faciliter la propagation du cholera dans le Plateau Central, comme le manque d’information et les conditions de vie précaires dans les camps de sinistrés installés dans la région après le séisme du 12 janvier 2010.

Dans les sections communales, des centaines de personnes sont entassées dans ces camps ou des maisons de fortune, avec des conditions d’hygiène souvent très précaires. [ro kft gp apr 24/12/2010 18:00]