P-au-P, 17 déc. 2010 [AlterPresse] --- La république d’Haïti doit offrir au monde d’autres images, plus positives, moins violentes et davantage porteuses, que celles négatives généralement véhiculées, afin de ne pas porter préjudice à ses migrantes et migrants de l’extérieur.
C’est le message lancé, à l’occasion de la journée internationale des migrants le 18 décembre, par la plateforme haïtienne, Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr), à différentes actrices et différents acteurs politiques, qui s’obstinent à vouloir maintenir le pays dans le statu quo.
“Les Haïtiennes et Haïtiens de l’intérieur doivent bien peser leurs actions sur le terrain du développement, car chaque acte posé a des incidences sur la vie, l’économie et la perception vis-à-vis des compatriotes de l’extérieur”, avertit la plateforme Garr dans une conférence de presse, ce vendredi 17 décembre 2010, à la veille de la journée internationale des migrants le 18 décembre et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Insistant sur les caractéristiques démographiques de la population d’Haïti (qui pourrait être estimée à 13 millions, dont 3 millions de personnes résidant en dehors du pays), la plateforme Garr forme le vœu que les dirigeants nationaux donnent à la diaspora haïtienne - dont le rôle vital joué sur l’existence de compatriotes à l’intérieur n’est plus à démontrer – davantage de possibilités pour participer concrètement aux tâches de reconstruction, plus de 11 mois après le tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010.
Ainsi, de nombreuses difficultés éprouvées par Haïti pourraient-elles être résolues en combinant les nombreuses ressources de ses filles et fils de l’extérieur avec celles de l’intérieur.
Il est nécessaire de parvenir à l’installation de consulats effectifs et efficients d’Haïti, susceptibles de fournir des services adéquats et pertinents, tels de documentation (état civil en particulier) dans plusieurs pays, comme les territoires français d’outre-mer, des provinces stratégiques en République Dominicaine, les îles Turks & Caicos, etc.
Quand il y aura un gouvernement et un parlement fonctionnels, Haïti devra ratifier la convention internationale sur la protection des des droits de toutes les travailleuses et de tous les travailleurs migrants et de leurs familles, adoptée en décembre 1990 par l’organisation des nations Unies (Onu), souhaite la plateforme Garr.
De telles dispositions et images positives porteuses, d’efforts de solidarité, de vivre ensemble au profit de l’intérêt collectif et public commun, par des tâches d’institutionnalisation démocratique, comme la lutte contre la corruption, auraient pour vertu de rehausser la fierté et l’image des Haïtiennes et Haïtiens de l’extérieur.
La plateforme haïtienne de droits des migrantes et migrants, dénommée Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés, appelle les actrices et acteurs politiques à réfléchir sur les conséquences de leurs actes.
En République Dominicaine, aux îles Turks & Caïcos, sur le territoires français d’outre-mer, aux États-Unis d’Amérique, au Canada, en France et ailleurs dans le monde, les compatriotes originaires d’Haïti ont la mort dans l’âme et souffrent beaucoup des tourments endurés par les compatriotes de l’intérieur, des informations négatives transmises par les médias (stations de radio et de télévision, presse écrite, médias sur Internet) à l’extérieur.
“Nous éprouvons de la honte à circuler dans les rues, à nous présenter comme Haïtiennes et Haïtiens face aux turbulences politiques, frictions, conflits et dissensions qui perdurent dans le pays”, témoignent plusieurs compatriotes de la diaspora dans des déclarations compilées par la plateforme Garr. [rc apr 17/12/2010 12:00]