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Morosité à l’approche de la Noël 2010 en Haïti

P-au-P, 16 déc. 2010 [AlterPresse] --- A une semaine de la fête traditionnelle de Noël, préalable à la période généralement de relâche de fin d’année, vingt ans après le déroulement d’un scrutin général qualifié de “démocratique”, la république caribéenne d’Haïti vit une morosité globale que des élections, insuffisamment préparées pour le renouvellement du personnel politique, ont exacerbée, relève l’agence en ligne AlterPresse.

La situation tend à revenir au calme depuis la journée du vendredi 10 décembre, après les différents soubresauts politiques qui ont suivi la publication (dans la soirée du 7 décembre) de résultats préliminaires controversés pour le scrutin présidentiel et législatif du 28 novembre 2010.

Les transports publics fonctionnent comme à l’ordinaire, non seulement à l’intérieur de la capitale, mais aussi entre les différentes villes.

Les établissements scolaires, surpris par une fermeture forcée des classes, essaient de boucler les examens de fin d’année. Certains prévoient même de travailler avec écolières et ,le samedi 18 décembre, afin de rattraper le retard accumulé dans le calendrier. Déjà, des jours de suspension ont été enregistrés lors du passage du cyclone Tomas (le vendredi 5 novembre) ainsi qu’à la veille et au lendemain du vote du 28 novembre.

Les vols internationaux et locaux ont repris, avec une affluence de passagères et de passagers. Malgré tout, des compatriotes de l’extérieur ont tout de même décidé de faire un saut dans leur pays natal pour échapper à la violence du froid dans les pays occidentaux.

Les magasins et banques commerciales ont rouvert leurs portes cette semaine. Mais, les décorations traditionnelles de Noël (quand elles existent) semblent contraster avec le milieu ambiant, même si les médias électroniques diffusent (par intervalles) des chansons de circonstance qui rappellent la saison des fêtes de Noël et de fin d’année.

Devant les réalités dramatiques actuelles, les bourses auraient tendance à se délier davantage pour des articles de consommation vitale stratégique, question de jouer la carte de la prudence.

Cependant, l’atmosphère est plutôt au cœur serré et à l’anxiété face à ce qui risque de se passer dans le pays au cas où aucune solution pertinente n’est trouvée à ce que beaucoup qualifient de “farce” ou de “mascarade”, de “parodie électorale” le 28 novembre écoulé.

De plus, l’extension de la maladie du choléra, qui a gagné désormais l’ensemble du territoire national en Haïti, inquiète et a des répercussions sur différentes actions de terrain préalablement planifiées.

En plus des casses de bureaux publics, d’entreprises privées et d’autres dégâts matériels considérables, provoqués par les turbulences de début décembre 2010, l’impact global du mouvement de protestations post-électorales dans les rues n’est pas encore évalué.

De nombreuses activités ont été suspendues.

Pour des raisons de sécurité objectives, certaines organisations internationales ont même décidé de faire partir du pays leur personnel expatrié, parfois en territoire voisin de la République Dominicaine. Question également de sécurité, les consignes sont également très strictes quant aux déplacements du personnel de diverses organisations, pas seulement sur le terrain, mais aussi et surtout de leurs domiciles à leurs bureaux.

Entre-temps, d’importantes pluies, dues au passage d’un front froid dans la région caribéenne, sont enregistrées depuis quelques jours sur l’ensemble des dix départements géographiques en Haïti.

Pendant que le temps est couvert, une brise agréable, portant citoyennes et citoyens à porter des vêtements chauds, souffle sur une bonne partie du pays, notamment dans la zone métropolitaine de la capitale Port-au-Prince.

Quoi qu’il en soit, la population vaque normalement à ses occupations coutumières en essayant de s’approvisionner en biens essentiels, suivant les possibilités de chacune et de chacun, et en formant des vœux pour une nouvelle année 2011 moins tumultueuse que 2010, laquelle a apporté un tremblement de terre dévastateur et ses conséquences immédiates sur le logement de milliers de personnes, une épidémie soudaine de choléra et un chaos post-électoral aux dimensions insoupçonnées. [rc apr 16/12/2010 0:00]