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Haiti-Elections : Des observateurs nationaux veulent une évaluation générale et non partielle du processus

P-au-P., 14 déc. 2010 [AlterPresse] --- Des organismes nationaux d’observation font de l’évaluation générale du processus de vote du 28 novembre une des conditions de leur participation à la commission formée par le Conseil Électoral Provisoire (CEP) pour vérifier les résultats de ces élections présidentielles et législatives contestées.

Le Conseil National d’Observation (CNO) et la commission Justice et Paix de l’église catholique, qui ont adressé des lettres séparées au CEP, ne souhaitent pas prendre part à la commission de vérification s’il n’y a pas non plus une entente politique sur la question, apprend AlterPresse.

Les deux organismes ont ainsi répondu à l’invitation du CEP à faire partie de la commission de vérification qui devrait intégrer également le secteur privé haïtien et des représentants d’organismes internationaux.

Le CEP a annoncé la semaine dernière une vérification célère des résultats des élections suite à de violentes manifestations qui ont suivi leur publication le 7 décembre.

Suivant les chiffres du CEP, la candidate Mirlande Manigat a obtenu 31,37 % des voix et Jude Celestin (candidat officiel), 22.48 %. Les deux ont été admis à participer à un second tour le 16 janvier, au détriment du chanteur Michel Martelly, arrivé en troisième position avec 21,84 % des voix.

Invités à faire partie de la commission en tant que 3 candidats venant en tête, Jude Celestin a accepté, mais Myrlande Manigat et Michel Martelly ont décliné l’invitation. L’une souligne des doutes par rapports à la procédure qui sera adoptée et l’autre affirme flairer un « piège ».

Le CNO estime que la vérification devrait se porter également sur les législatives et ne devrait pas se limiter à l’examen de données disponibles au Centre de Tabulation, où les travaux informatiques ont été réalisés en vue du calcul des résultats. Elle pourrait s’étendre au besoin a tout le matériel sensible : procès-verbaux, feuilles de décompte, listes électorales, bulletins etc.

Selon le CNO, la période de contestation devrait s’ouvrir après la conclusion d’un dialogue entre les candidats pour une entente de principe sur la vérification. Or, la période de contestation de 72 heures (jusqu’au mercredi 15 décembre à 16:00 locales, soit 21:00 gmt) a déjà été lancée par le CEP.

Pour sa part, Justice et Paix rappelle que c’est l’ensemble du processus qui est entaché de fraudes massives et de violations des droits humains.

L’organisation penche ainsi pour un travail de fond, et non partiel, qui doit être conduit après un accord de principe entre les acteurs politiques impliqués.

Tout en accueillant positivement la démarche qui tendrait à faire la lumière sur le processus électoral décrié, Justice et Paix s’interroge sur les possibilités de sanction.

L’organisation estime que l’opération de vérification devrait faire partie d’un plan global de sortie de crise. [gp apr 14/12/2010 00 :30]