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Haïti-Élections : Des personnes déplacées, après le séisme du 12 janvier, réclament la publication de résultats reflétant la volonté populaire

pour une sortie de crise

P-au-P, 13 déc. 2010 [AlterPresse] --- Des personnes, sinistrées du tremblement de terre du 12 janvier 2010 et réfugiées dans plusieurs camps de l’aire métropolitaine de la capitale Port-au-Prince, demandent la proclamation d’un résultat correspondant à la volonté du peuple, afin de calmer la situation de tension que connaît actuellement le pays.

« Je demande qu’on donne un bon résultat », déclare, dans un entretien à l’agence d’information en ligne AlterPresse, Denièse Thelor, une déplacée, presque quinquagénaire, vivant dans un abri de fortune près du palais présidentiel, au centre de la capitale.

« Si on ne donne pas à la population la personne qu’elle demande, la situation va s’empirer », craint Genèse Meselus, une autre sinistrée enceinte et âgée de 20 ans.

Elle souhaite un changement véritable en Haïti, particulièrement pour les personnes vivant sous des tentes depuis 11 mois.

« C’est le peuple qui s’est rendu aux urnes, et non le Cep. Il faut qu’on donne à la population ce qu’il demande », soutient Angéline, 20 ans, demeurant dans un abri provisoire fait de tissus, au Champ de Mars, principale place publique de Port-au-Prince constituant l’un des plus grands espaces de refuge pour les personnes déplacées après le séisme du 12 janvier.

Angéline s’en remet à « Dieu seul » pour « faire quelque chose pour Haïti », « quels que soient les résultats ».

Pour sa part, interrogée par AlterPresse, la plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda), propose une négociation entre tous les acteurs politiques nationaux et internationaux afin d’aboutir à l’organisation de vraies élections.

« Ces élections étaient des élections d’exclusion », relève le professeur Camille Chalmers, directeur exécutif de la Papda, accusant les autorités nationales et la communauté internationale d’être responsables de l’échec des élections parce qu’ils n’ont pas écouté « la sensibilité nationale ».

« Le candidat, que réclame la population, ne fait aucune proposition sérieuse et n’est, en rien, un sauveur », fait ressortir Chalmers.

5 personnes ont trouvé la mort et plus d’une dizaine d’autres blessées dans les manifestations violentes, de la semaine dernière, au cours desquelles plusieurs milliers de personnes ont entonné des slogans hostiles au pouvoir et à sa plateforme « Inite », mais surtout favorables au candidat du parti « Repons Peyizan », Joseph Michel Martelly, arrivé en troisième position avec 21.84 % des voix, selon les résultats préliminaires proclamés, le 7 décembre, par le conseil électoral provisoire. [rh rc apr 13/12/2010 10 :00]