P-au-P, 13 déc. 2010 [AlterPresse] ---La période de contestation des résultats des élections du 28 novembre s’ouvre ce lundi 13 décembre, alors que la décision du Conseil électoral provisoire (Cep), de procéder à un recompte des voix pour seulement 3 candidats à la présidence, suscite la méfiance chez beaucoup d’acteurs et d’organisations, observe l’agence en ligne AlterPresse.
Dans les différentes villes du pays, la tension semble être redescendue, bien que certaines activités soient restées paralysées à cause du mauvais temps, la plupart des département géographiques recevant des averses depuis la fin de la nuit du dimanche 12 décembre.
Après une semaine particulièrement survoltée, marquée par de violentes protestations populaires, les candidates et candidats, à la présidentielle et aux législatives, ont 72 heures (jusqu’au mercredi 15 décembre à 16:00 locales, soit 21:00 gmt) pour produire légalement leurs contestations par rapport aux résultats préliminaires du scrutin, rendus publics dans la soirée du mardi 7 décembre.
Entre-temps le Cep appelle les différents acteurs concernés à intégrer une commission spéciale, qui aura pour tâche de vérifier les procès-verbaux au centre de tabulation. Mais, jusqu’ici, cette disposition inédite, qui ne fait pas l’unanimité, suscite la méfiance chez les principaux intéressés.
Myrlande Hippolyte Manigat, postulante du Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (Rdnp), ayant remporté le plus grand nombre de voix suivant les résultats préliminaires, 31%, dit ne pas vouloir faire partie de la commission.
Dans un communiqué signé de ses avocats, Manigat souligne des doutes par rapports à la procédure qui sera adoptée en vue de réaliser cette vérification.
Michel Martelly de “Repons peyizan”, arrivé en 3e position , avec 6 845 voix d’écart, derrière Jude Célestin de la plateforme présidentielle “Inite” (Unité, elle, favorable à la formation de la commission de vérification des procès-verbaux), affirme, pour sa part, flairer un « piège ».
Martelly, dont les partisans ont gagné les rues par milliers pour contester les résultats provisoires, exclut tout bonnement de prendre part au processus de recompte.
Le recompte des voix, par une commission mixte, « ne suffit pas pour nous conduire à une éventuelle sortie de crise », jugent les observateurs nationaux.
Une telle mesure devrait aussi prendre en compte les législatives et non pas uniquement la présidentielle, comme le prévoit le Cep, signalent ces observateurs nationaux.
Cette vérification « doit aller en profondeur et tenir compte de tous les facteurs qui, au cours de la journée du scrutin [du dimanche 28 novembre 2010], auraient pu altérer la volonté des électeurs », soulignent ces institutions qui ont émis, peu avant la publication des résultats préliminaires, des rapports accablant les partis politiques et le Cep.
La position est plus nuancée, cependant, voire catégoriquement divergente, du côté des pays voisins ou partenaires d’Haïti.
Tout comme l’Union Européenne (Ue), qui s’est prononcée le 8 décembre (au fort des violentes manifestations de rue de contestation des résultats préliminaires), le Canada, entend apporter son soutien au processus de recompte des voix, indique son ministre des affaires étrangères, Lawrence Cannon. [kft rc apr 13/12/2010 11:22]