P-au-P., 6 avr. 02 [AlterPresse] --- Des voix continuent de s’élever au niveau international contre les violences perpétrées dans les territoires palestiniens occupés par les troupes israéliennes. La mobilisation entamée depuis la fin du mois de mars par les mouvements sociaux de diverses régions du monde se poursuit afin de porter les décideurs à adopter des mesures appropriées.
Des manifestations, conférences, projections et autres activités sont prévues ce week-end dans plusieurs villes européennes, africaines, américaines et latino-américaines, afin d’attirer l’attention sur le sort du peuple palestinien soumis à des actes de violation des droits humains. Suivant des témoignages concordants recus par AlterPresse, la mission civile, déléguée par les mouvements sociaux à Ramallah, siège du Quartier Général du Président palestinien Yasser Arafat, n’est pas non plus épargnée.
Fort-de-France, Managua, Québec, Paris, Bruxelles, Berne, Rabat et beaucoup d’autres villes sont touchées par ce mouvement de solidarité. Dans un communiqué expédié à AlterPresse, l’Union Nationale des Producteurs Associés du Nicaragua, membre du reseau international paysan Via Campesina, condamne le gouvernement israélien et appelle la communauté internationale a "consentir des efforts pour la paix en faveur du peuple palestinien". L’organisation préconise l’envoi sur place d’une force internationale pour assurer la protection de la population.
D’autres appels vont aussi dans ce sens. Les "Désobéissants" italiens, qui font partie de la délégation des mouvements sociaux en territoire palestinien ont adressé une lettre ouverte au président en exercice de l’Union Européenne, José Maria Aznar, pour solliciter une prise de position ferme des autorités européennes. Ils demandent l’envoi immédiat en Palestine occupée, d’une délégation de parlementaires européens, en qualité d’observateurs internationaux, afin de garantir la sécurité physique des populations civiles et le respect des droits humains.
"Nous avons vu le peuple palestinien privé de la liberté et des droits fondamentaux, agressé et humilié dans sa dignité, comme nous avons vu le peuple israélien vivre dans la terreur, enfermé dans des villes militarisées et otage de sa propre peur", témoignent les "Désobéissants". "Nous avons tenté, par notre présence, écrivent-ils, de dénoncer au monde cette situation, d’arrêter la guerre, de protéger les personnes, les hôpitaux, les ambulances devenues elles aussi objectifs militaires". "Nous nous sommes unis aux pacifistes israéliens qui protestent depuis des années contre la culture de la guerre", ajoutent-ils.
Ces témoignages sont corroborés par l’organisation internationale de défense des droits humains Amnesty International qui indique, dans un communiqué envoyé à AlterPresse, que l’armée israélienne a pris le contrôle de très nombreux immeubles et maisons, enfermant jusqu’à 60 occupants dans une ou deux pièces. Selon certaines sources, des appartements occupés ont été pillés. Les militaires ont endommagé sans motif des voitures, des maisons et d’autres bâtiments. Des soldats israéliens se sont introduits de force dans les locaux d’organisations de défense des droits humains, où ils ont saccagé des fichiers et brisé des ordinateurs.
Les échos de la situation en territoire palestinien sont parvenus cette semaine a la Commission des Droits Humains des Nations Unies où la Haut Commissaire Mary Robinson a présenté un rapport sur la situation des droits humains au Moyen Orient, particulierement dans les territoires palestiniens occupés. Elle a parlé d’occupation de diverses villes palestiniennes par l’armée israélienne, de détention de civils et membres de la Croix Rouge palestinienne, d’exécutions extrajudiciaires, de restriction de la liberté de la presse, selon ce que rapporte le correspondant à Genève de l’Agence Latino Américaine d’Information (ALAI).
Le rapport de Mary Robinson a été applaudi. Les Etats-Unis et Israà« l ont pris leur distance vis-a-vis de cette présentation "ni équilibrée, ni juste". Par contre, la Syrie s’est félicitée de "l’objectivité" de la Haut Commissaire. L’occupation subie actuellement par le peuple palestinien interpelle la conscience universelle, a affirmé le représentant de l’Algérie qui a appuyé la proposition de Mary Robinson, d’envoyer des observateurs internationaux et une force d’interposition dans la zone de conflit afin de stopper l’escalade de violence.
Cette semaine également, Amnesty International s’est prononce en faveur de l’envoi dans les territoires occupes d’observateurs internationaux chargés de veiller au respect des droits humains "afin de protéger les civils palestiniens et israéliens".
Dans les territoires occupes prédomine aujourd’hui un esprit de résistance en espérant que la communauté des nations ne restera pas les bras croisés. Dans une déclaration diffusée sur Internet, Adila Laïdi, Directrice du Centre culturel Khalil Sakakini de Ramallah, s’adresse au monde en ces termes : "Nous faisons notre part en résistant ou en restant constants dans l’adversité et nous demandons au monde de faire sa part au nom de l’humanité à laquelle nous appartenons tous". [gp apr 06/04/02 01:30]