P-au-P., 12 janv. 04 [AlterPresse] --- Une nouvelle manifestation anti-gouvernementale a eu lieu ce 12 janvier à Port-au-Prince, à l’appel des étudiants en médecine.
Ils voulaient par ainsi réclamer la démission du président Jean Bertrand Aristide et exiger justice pour leur camarade Eric Pierre, étudiant en troisième année de médecine assassiné le 7 janvier 2003 alors qu’il faisait route pour son domicile, après avoir passé la nuit à étudier à la Faculté de Médecine.
La manifestation a débuté devant la fac de Médecine pour aboutir à la place Saint Pierre, à Pétion Ville (banlieue sud de Port-au-Prince).
Elle n’a été émaillée d’aucun incident majeur, la police ayant bien encadré les manifestants et tenu à distance des partisans lavalas qui tentaient par moments de disperser la manifestation à l’aide notamment de jets de pierres.
A la clôture de la manifestation, les porte-parole des étudiants ont remercié la police de son comportement.
Ils ont annoncé une nouvelle manifestation anti-gouvernementale pour le vendredi 16 janvier prochain.
Lors de cette marche, à laquelle devraient participer les étudiants des onze unités de l’Université d’Etat d’Haïti, les manifestants envisagent de délivrer un message au chef de l’Etat, devant le Palais Présidentiel, pour demander une ènième fois à celui-ci de jeter l’éponge.
L’aire du Palais National est réservé depuis quelque temps aux seuls partisans du régime qui investissent les lieux à volonté et sans même qu’ils aient besoin de notifier la police de la tenue de leur manifestation.
La marche du 16 janvier sera précédée, ont annoncé les étudiants, d’une cérémonie à la Faculté de Médecine au cours de laquelle la communauté universitaire chantera les « funérailles symboliques » de Jean Bertrand Aristide.
L’un des événements ayant provoqué l’intensification de la mobilisation anti-Aristide est le raid sanglant perpétré par des hordes de partisans du chef de l’Etat, le 5 décembre dernier contre les locaux de la Faculté des Sciences Humaines et l’Institut National d’Administration et de Gestion des Hautes Etudes Internationales (INAGHEI).
Cet assaut s’était soldé par une trentaine de blessés dont des responsables universitaires et des étudiants. [vs apr 12/01/2004 19:50]