P-au-P, 1er déc. 2010 [AlterPresse] --- La violence à l’égard des femmes a évolué de manière catastrophique depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010 en Haïti, indique le 10e rapport-bilan de la Solidarité des femmes haïtiennes (Sofa) don’t a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Cette augmentation n’est pas sans lien avec le séisme, signale le rapport, qui prend en compte le cas de 718 femmes et filles victimes ayant été reçues cette année dans les centres “Douvanjou” (Ouest, Sud-Est, Artibonite et Grande Anse / Sud-Ouest),de la Sofa.
« Un nombre important de femmes, d’adolescentes, de petites filles » vivent dans des camps, « un contexte de promiscuité sans pareille » qui augmente « leur vulnérabilité aux agressions de toutes sortes, particulièrement celles dirigées contre leurs sexes », explique l’organisation dans une lettre adressée le 25 novembre dernier aux autorités.
107, parmi les 718 victimes, vivent dans des camps de la zone métropolitaine de la capitale Port-au-Prince. Elles ont, pour la plupart, subi des viols, des coups et blessures, ou des voies de faits.
« Les déclarations de ces 718 femmes/filles nous rappellent que cette violence, qui constitue une grave violation des droits des femmes, est la cause de nombreuses souffrances chez les femmes, affecte leur vie, leur bien-être, quand elle ne cause pas leur mort », souligne la lettre.
La Sofa se dit « préoccupée » du fait qu’en dépit de 24 ans de lutte des organisations féministes, l’Etat n’a toujours pas pris des mesures pour éliminer la violence de genre et que la société continue de la banaliser.
« L’élimination de la violence faite aux femmes doit être au nombre des priorités de l’Etat, comme l’exigent tout problème, qui affecte l’intégrité humaine, et également les conventions et accords signés par les gouvernements, ratifiés par le Parlement haïtien », réaffirme l’organisation. [kft rc apr 1/12/2010 9 40]