P-au-P, 29 nov. 2010 [AlterPresse] --- Les candidats à la présidence Michel Martelly et Myrlande Manigat sont revenus, ce 29 novembre 2010, sur leur demande d’annulation des élections de la veille, entachées d’irrégularités et de fraude, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Une douzaine de candidates et candidats (sur 19 officiellement en lice) à la présidentielle ont exigé, le 28 novembre 2010, dans une déclaration conjointe, que ces élections soient annulées.
Michel Martelly déclare, lors d’une conférence de presse, qu’il n’a signé aucun document, même s’il admet s’être mis d’accord avec les autres candidats « sur un point : les magouilles » qui ont eu lieu, selon lui, durant ces élections.
Mais, a-t-il dit, « c’est le Conseil électoral provisoire (Cep) qui a le mot final ».
Il ajoute qu’il est prêt à recevoir tout résultat, qui ne donnerait pas Jude Célestin, candidat du pouvoir, gagnant de ces joutes.
Pour sa part, Myrlande Manigat, qui compte parmi les favoris de l’élection présidentielle, estime, ce 29 novembre 2010, qu’elle dispose de "bonnes chances de gagner", et se dit prête à participer à un éventuel second tour.
"Compte tenu des circonstances dans lesquelles je me trouvais, j’avais demandé l’annulation, mais il y a de nouvelles données. Alors, je peux revenir sur ma décision", déclare-t-elle à l’Agence France Presse.
Un ensemble d’irrégularités flagrantes, constatées dans les bureaux de vote jusqu’à 11:00 am et vraisemblablement planifiées en faveur du candidat officiel Jude Célestin de la plateforme “Inite” (Unité), était à la base de la décision prise par les 12 postulantes et postulants à la présidentielle, suivant la teneur du texte lu dans un hôtel à l’est de la capitale.
Les candidates et candidats, qui ont avalisé la déclaration du 28 novembre 2010, sont les suivants : Charles Henry Baker, Jean Henry Céant, Joseph Michel Martelly, Lesly Voltaire, Jacques Edouard Alexis, Wilson Jeudy, Josette Bijou, Erick Charles, Jean Chavannes Jeune, Garaudy Laguerre, Léon Jeune, Myrlande Hyppolite Manigat.
Dès le début de la matinée du28 novembre 2010, la presse nationale et internationale a relevé différents problèmes techniques dans le déroulement du vote, entre autres : de nombreuses électrices et électeurs n’ont pas pu retrouver leurs noms sur les listes électorales ; des actes de violence (y compris la mort d’électeurs) ont émaillé les opérations enclenchées vers 6:00 am en certains endroits, mais très en retard dans d’autres endroits, plusieurs mandataires de partis politiques ont été interdits d’accès à des bureaux de vote où ils étaient affectés. [gp apr 29/11/2010 17:00]