P-au-P, 28 nov. 2010 [AlterPresse] --- A l’exception du Premier ministre Joseph Jean Max Bellerive, qui a reconnu que certaines irrégularités étaient enregistrées au début du processus de vote du dimanche 28 novembre 2010, l’Exécutif en Haïti n’a émis aucune position officielle sur le déroulement de la journée de scrutin, marqué par des violences, des irrégularités et des accusations de fraude.
Les observateurs internationaux, spécialement de la mission conjointe de l’organisation des États américains et du marché commun caribéen (Oea/Caricom) – qui devaient faire part à la presse de leur constat peu avant la fermeture des bureaux de vote – n’ont pipé mot, vraisemblablement en raison de l’évolution de la situation et du mode d’organisation “catastrophique” du scrutin, malgré l’apparente “satisfaction” du Conseil électoral provisoire (Cep) validant le vote dans la plupart des centres du pays.
Cependant, " les Nations Unies et la communauté internationale expriment leur vive préoccupation suite aux nombreux incidents qui ont émaillé le déroulement du scrutin ce dimanche 28 novembre 2010 ", lit-on sur le site de la Mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti (Minustah)
“Les Nations Unies et la communauté internationale exhortent la population ainsi que l’ensemble des acteurs politiques à rester calmes, rappelant qu’une éventuelle détérioration de l’état de la sécurité dans le pays aura des conséquences dramatiques immédiates sur le nombre des victimes de l’épidémie de choléra”, ajoute le communiqué publié sur le site de la Minustah.
Environ 28 millions de dollars américains [US $ 1.00 = 41.00 gourdes ; 1 euro = 58.00 gourdes aujourd’hui], dont 7 millions du trésor public national et le reste en provenance de la communauté internationale, ont été nécessaires à l’organisation du scrutin, encouragé par l’Exécutif haïtien, les Nations Unies et le reste de la communauté internationale. Ces dernières continuaient de ne voir aucun obstacle au bon déroulement du scrutin pour ce 28 novembre.
Les regroupements et partis politiques membres des plateformes « Alternative, Libération, Rasanble et Union des citoyens haïtiens pour la démocratie, le développement et l’éducation (Ucadde) ont, jusqu’au dimanche 28 novembre, appelé au boycott des compétitions, soupçonnant la possibilité de fraudes en faveur de la plateforme présidentielle.
De nombreux organismes de droits humains ont aussi signalé différents problèmes techniques dans l’organisation du scrutin, tels l’épuration dans les listes électorales de noms de personnes décédées pendant le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
Le dimanche 28 novembre 2010, des noms d’électrices et d’électeurs décédés lors du séisme ont été retrouvés dans certaines listes électorales. [rc apr 28/11/2010 19:45]