P-au-P, 28 nov. 2010 [AlterPresse] --- De nombreuses irrégularités marquent le début des élections législatives et présidentielles de ce 28 novembre, poussant une douzaine de candidats à demander l’annulation du scrutin.
Des observateurs présents dans plusieurs départements géographiques du pays déclarent noter « beaucoup d’irrégularités » dans le processus qui a de plus démarré très tard par rapport à l’heure prévue.
C’est le 6e scrutin présidentiel depuis la chute de la dictature des Duvalier en 1986, lorsque le processus de transition démocratique a commencé conduisant en mars 1987 à l’adoption de la Constitution actuelle.
Les premières élections démocratiques n’ont cependant eu lieu qu’en 1988. Le Président élu, Leslie Manigat, séjourne durant 130 jours au Palais National avant d’être renversé par un coup d’Etat militaire. Les putschistes, Henry Namphy et Prosper Avril seront contraints de démissionner et céder la place début 1990 à un gouvernement de transition civil.
Cette année là, un ancien prêtre Jean Bertrand Aristide, accède au pouvoir avec 67,5% des voix. Mais 7 mois après, il est évincé par un autre coup d’Etat militaire orchestré par le général Raoul Cédras.
Aristide restera trois ans en exil aux Etats-Unis avant de revenir au pouvoir avec le soutien de la communauté internationale. En 1995, l’année suivant son retour, des élections générales sont organisées et, quoique contestées par l’opposition au niveau législatif et municipal, elles conduisent à la tête du pays, son ancien Premier Ministre, René Préval (87,9% des voix).
Durant ce premier mandat, le régime de Préval connait une crise institutionnelle importante liée aux Législatives partielles d’avril 1997. Par la suite il y aura plusieurs reports des compétitions électorales pour le renouvellement du parlement.
En mai 2000, Fanmi Lavalas fait une véritable razzia dans les deux chambres, avec 75 Députés sur 83 et 18 Sénateurs sur 19. La même année, Jean Bertrand Aristide est élu à nouveau Président avec 91,69% des voix et 20% de participation.
Ce second mandat ne dure que 3 ans, marqués par la grogne de l’opposition et la recrudescence de la violence. En 2004, un gouvernement de transition reprend les rennes du pouvoir, sous la direction de Boniface Alexandre, président de la Cour de Cassation.
2004 c’est aussi l’année de la venue de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (MINUSTAH) dans le pays. L’année suivante, de nouvelles élections sont réalisées.
En 2006, René Préval brigue son second mandat. Deux Premiers Ministres, Jacques Edouard Alexis et Michèle Duvivier Pierre Louis, ne restent qu’environ un an à la tête du gouvernement dans un contexte dominé tour à tour par une crise alimentaire et des désastres naturels (passage de 4 cyclones coup sur coup) et humain (effondrement de l’école la Promesse Evangélique).
L’actuel gouvernement est intronisé fin 2009 avec pour chef, le Ministre de la planification qui conserve d’ailleurs ce poste, Joseph Jean Max Bellerive.
Le 12 janvier 2010, un violent séisme tue près de 300 000 personnes. L’immense catastrophe éveille la solidarité des peuples du monde entier. Le 31 mars, plusieurs pays et bailleurs internationaux promettent à Haïti 10 milliards de dollars pour sa reconstruction.
Alors que ces milliards tardent à arriver sur la table et qu’un peu plus d’un million de personnes vivent dans des conditions très précaires dans des camps, une épidémie de cholera tue plus de 1600 personnes à travers le pays.[apr 28/11/2010 14 :00]