P-au-P, 28 nov. 2010 [AlterPresse] --- De nombreuses irrégularités
ont été enregistrées depuis le début du scrutin de ce dimanche 28 novembre 2010 alors que certains bureaux de vote se transforment en de véritables foyers de tension, selon les informations récoltées par AlterPresse.
La délégation d’observateurs du Réseau national de défense des droits
humains (RNDDH) dit noter « beaucoup d’irrégularités » dans le processus qui a de plus démarré très tard par rapport à l’heure prévue.
A Peredeau, commune du Sud-Est, des individus non identifiés ont pénétré
dans le Centre de vote (CV) de l’école St Roc dix minutes avant
son ouverture et emporté tous les bulletins pour les présidentielles après
avoir brutalisé les membres du centre, selon l’observateur du RNDDH dans
la région. La police et les agents des Nations unies ont fermé ce centre mais les coupables n’ont pas pu être arrêtés.
Dans presque tous les départements, la composition des listes électorales figure parmi l’une des principales irrégularités. Parfois, la liste affichée à l’entrée des bureaux ne correspond pas à celle distribuée aux membres des bureaux de vote.
Dans certaines zones du Plateau Central, la frustration est grande, note
le RNDDH. Les électeurs, qui pour la plupart ne savent pas lire sont
livrés à eux-mêmes, incapables de savoir si leur nom se trouve sur la
liste.
Selon le correspondant d’AlterPresse dans la Grande Anse, certains électeurs sont rentrés chez eux parce qu’ils n’arrivaient pas à trouver le centre de
vote où ils devaient voter.
En même temps dans le Nord-Ouest, « la participation est faible »
jusqu’à présent, indique notre correspondant. Il n’y a pas encore eu de «
gros incidents » mais des bulletins de Jacmel ont abouti dans des centre de vote(CV) de ce département que des kilomètres séparent de celui du Sud-Est.
Les élections sont également dominées par « une crise de mandataires ».
Dans les Nippes notamment le nombre de mandataires à se présenter ce
matin dépasse la capacité des bureaux de vote, explique l’observateur du
RNDDH.
Beaucoup de mandataires se sont vus refuser l’entrée des CV mais « il y
avait toujours au moins un mandataire du parti INITE », a souligné
l’observateur.
De plus, Fonds des Nègres et Miragoâne semblent de véritables «
poudrières » où la tension peut atteindre son paroxysme à tout moment.
La campagne n’a pas encore pris fin dans ce département. Des individus
campent devant les CV, photos de candidats en main. Quelques-uns lancent
des slogans à l’encontre de certains candidats.
Environ 4,5 millions d’électrices et d’électeurs potentiels sont appelés à choisir 1 présidente ou 1 président parmi 18 prétendants, 11 sièges de sénateurs sur 96 candidates et candidats, ainsi que 99 sièges sur 816 postulantes et postulants à la chambre de députés, dans un scrutin mettant aux prises 66 regroupements et partis politiques. [kft mm apr 28/11/2010 12:00]