P-au-P, 15 Nov. 2010 [AlterPresse] --- Des milliers de manifestants ont gagné, ce 15 octobre, les rues du Cap-Haïtien (Nord) pour réclamer le départ des casques bleus accusés d’être à l’origine de la propagation de l’épidémie de cholera qui a fait 917 morts en Haiti, rapportent des médias de la capitale.
Issus de plusieurs secteurs de la ville, les manifestants ont érigé des barricades de pneus enflammés dans la ville et lancé des jets de pierres contre des véhicules de la Minustah, a pu confirmer AlterPresse.
Plusieurs blessés par balles ont été enregistrés lorsque la MINUSTAH et la police sont intervenues pour tenter de maitriser la situation, alors qu’un sous-commissariat a été incendié.
Des informations circulant depuis l’apparition du vibrio cholerae, laissent croire que le contingent népalais de la MINUSTAH, basé dans le Plateau Central (Est) aurait introduit la bactérie dans le pays en déversant des matières fécales dans le fleuve de l’Artibonite.
De violentes manifestations ont également eu lieu ce 15 novembre à Hinche où des manifestants ont lancé des jets de pierres contre la base de la MINUSTAH dans cette ville.
Un agent de la mission de l’ONU aurait été blessé de même que deux manifestants, suivant un témoignage obtenu par AlterPresse.
Joint au téléphone par AlterPresse, Vicenzo Pugliese, porte parole adjoint de la mission, indique que la situation est sous contrôle au Cap Haitien, mais demeure volatile.
En début d’après-midi la situation demeurait partiellement paralysée dans les deux villes.
Pour Pugliese, le contexte est « fragile » et « les esprits sont agités » après le passage de l’ouragan Tomas, le déclenchement de l’épidémie de choléra et la proximité des élections législatives et présidentielles du 28 novembre. [rh gp apr 15/11/2010 14:30]