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Haiti-Cholera : L’épidémie fait 796 morts, mais le nombre journalier des décès passe de 77 à 66

P-au-P., 11 nov. 2010 [AlterPresse] --- Le nombre journalier des décès du choléra a connu une légère baisse, passant de 77 à 66, suivant un dernier bilan communiqué par les autorités sanitaires faisant état de 796 morts et 12303 hospitalisations.

Parmi les 66 nouveaux décès, on compte 43 dans l’Artibonite (Nord), 9 dans le département du Nord, 8 dans l’Ouest, dont 2 à Port-au-Prince, 3 dans le Plateau Central (Est) et 3 dans le Nord-Ouest.

Selon le bilan dressé par le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), depuis le début de l’épidémie le 19 octobre dernier, 540 personnes ont perdue la vie dans l’Artibonite, 76 dans le Nord, 61 dans le Plateau Central, 61 dans l’Ouest, 57 dans le Nord-Ouest et une dans le Sud.

Quatre département [Sud-Est, Nippes, Grand Anse (Sud-Ouest), Nord-Est] demeurent exempts de la maladie.

Des intervenants travaillant dans des organisations humanitaires qui travaillent sur le terrain mettent en doute ces chiffres au vue de la triste réalité considérée comme alarmante.

En dépit des affirmations du MSPP, des autorités locales et des travailleurs humanitaires estiment que peu de moyens ont réellement été mis en place de façon cohérente pour gérer la crise.

Des plaintes parviennent à AlterPresse à propos d’une éventuelle absence de moyen de transporter les malades au niveau de Cité Soleil (bidonville au sud de la capitale) et de les accueillir dans des lieux spécialement équipés pour les soigner.

Il n’y aurait pas non plus la possibilité de nettoyer, de javelliser plusieurs fois par jour les endroits où les malades sont soignés, suivant ce qui est rapporté à AlterPresse.

De même, selon les sources d’AlterPresse, la gestion des cadavres à Cité Soleil laisserait à désirer.

D’autre part, des voix continuent de s’élever à propos de l’éventuelle responsabilité de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH) dans la propagation de la maladie.

La sénatrice du Plateau Central, Edmonde Suplice Beauzile, a demandé une enquête indépendante sur la question, pointant du doigt le contingent népalais établi près du fleuve Artibonite au niveau de Mirebalais (Plateau Central).

La bactérie, responsable de l’épidémie de choléra est similaire à des souches asiatiques selon ce qu’avait révélé des analyses faites (sur 13 spécimens de bactérie isolée chez des Haïtiens atteints de choléra) par les Centres fédéraux américains de contrôle et de prévention des maladies (Cdc).

Comme le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), la sénatrice demande qu’une enquête indépendante soit conduite sur l’origine de la propagation de l’épidémie en Haiti.
« C’est erroné, c’est incorrect d’essayer d’établir un lien direct entre un contingent népalais et la propagation du choléra en Haïti », a déclaré le 10 novembre, le porte parole adjoint de la MINUSTAH, Vicenzo Pugliese.

Selon lui, « les allégations que les [casques bleus] népalais aient déversé de la matière fécale dans la rivière [fleuve de l’Artibonite] sont entièrement fausses ».

Le porte parole a ajouté que « Cette souche [venue du sud de l’Asie] peut atteindre Haïti par n’importe quel point du globe ».

Le vendredi 29 octobre, à Mirebalais, plusieurs centaines de jeunes ont exigé le départ immédiat des troupes étrangères et justice pour les victimes de l’épidémie qu’ils imputent à la MINUSTAH. [gp apr 12/11/2010 14 :00]