P-au-P., 9 nov. 2010 [AlterPresse] --- Les autorités haïtiennes déclarent l’épidémie de choléra qui affecte le pays depuis le 19 octobre et qui a déjà causé la mort de 583 personnes un « problème de sécurité nationale ».
« Maintenant il ne s’agit plus d’une simple urgence humanitaire, mais plutôt d’un problème de sécurité nationale », déclare le directeur général du Ministère de la santé publique et de la population (MSPP), Gabriel Timothée.
Entre le rapport présenté ce mardi en date du 7 novembre et celui qui a été publié le 6 novembre, 39 personnes son mortes des suites de la maladie.
Durant la même période 985 personnes se sont rendus dans divers hôpitaux et centres médicaux pour des cas de diarrhée, portant à 9123 le nombre des personnes supposément infectées.
« Ca prendra beaucoup de temps avant qu’on puisse contrôler l’épidémie », reconnait le docteur Timothée, qui exprime des préoccupations quant à l’ampleur de la maladie dans les régions qui n’ont pas été affectées auparavant.
Dans le département du Sud, où aucun cas n’a été signalé auparavant, quatre cas suspect ont été rapportés et ils sont dans un état « stable », selon le médecin.
Dans le bidonville de Cité Soleil, à la périphérie nord de la capitale, 115 cas, dont un mort, ont été répertoriés entre le 22 octobre et le 7 novembre.
De nombreux cas ont également été enregistrés dans des régions non encore infectées de l’Artibonite, un des foyers de l’épidémie. Il en est ainsi du bidonville de Raboteau, aux Gonaives, où une centaine de personnes sont soignées et où plusieurs décès sont rapportés.
Dans le Nord, Limbé et Pilate suscitent la préoccupation des autorités sanitaires.
Toutefois, dans les premiers foyers identifiés dans l’Artibonite et le Plateau Central (Est) aucun décès n’a été dénombré durant les derniers jours.
Le directeur général du MSPP constate que dans toutes les régions où les cas se multiplient « il y a un problème d’hygiène ».
Il appelle au « renforcement de sensibilisation »face à un « problème national ».
Les autorités assurent qu’elles mettent en œuvre des Centres de Traitements du Cholera (CTC) et procèdent au renforcement des hôpitaux publics et privés pour lutter contre l’épidémie.
Dans des régions comme Saint Marc (Artibonite), la population qui craint la contamination continue d’empêcher l’installation d’un CCT.
« C’est un gros problème », estime Jocelyne Pierre-Louis, directeur de la promotion de la famille au MSPP. Elle appelle à « éviter la discrimination ». [rh gp apr 09/11/2010 13 :00]