P-au-P., 03 nov. 2010 [AlterPresse] --- Deux semaines après la déclaration officielle de l’épidémie de choléra dans le Bas Artibonite (Nord d’Haïti) et le Bas Plateau central (Nord-Est), les autorités sanitaires nationales annoncent un renforcement de la surveillance épidémiologique partout sur le territoire national, afin d’éviter l’apparition de nouveaux foyers.
Une commission d’enquête scientifique a été formée pour déterminer les causes de la brusque et mystérieuse maladie de choléra, le long du fleuve Artibonite, à l’origine d’une vague d’accusations contre les fosses septiques, à Mirebalais (Bas Plateau central), du contingent népalais de la mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti (Minustah).
La bactérie, responsable de l’épidémie de choléra qui a fait au moins 337 morts en Haïti et conduit à 4 764 hospitalisations à date, est similaire à des souches asiatiques, révèlent des analyses faites (sur 13 spécimens de bactérie isolée chez des Haïtiens atteints de choléra) par les Centres fédéraux américains de contrôle et de prévention des maladies (Cdc).
"Ces résultats indiquent que la souche Vibrio cholerae n’est pas haïtienne, mais les différentes variantes de bactéries responsables du choléra pourraient avoir été propagées par des voyageurs internationaux et le commerce", relève le ministre haïtien de la santé publique et de la population (Mspp), le Dr Alex Larsen, dans un communiqué publié par les Cdc et repris en version originale par AlterPresse.
Le vendredi 29 octobre, à Mirebalais, l’un des foyers du choléra depuis le 19 octobre, plusieurs centaines de jeunes ont exigé le départ immédiat des troupes étrangères et justice pour les victimes de l’épidémie qu’ils imputent à la Minustah.
Des investigations sont actuellement en cours, y compris de la Minustah, sur l’afflux d’allégations sur le lien étroit qu’il y aurait entre le déversement supposé de matières fécales dans l’un des affluents du fleuve Artibonite et l’explosion brutale du choléra.
Mercredi 27 octobre, des enquêteurs de l’Onu ont récolté des échantillons de résidus d’eaux usées s’écoulant de la base de la Minustah à Mirebalais.
Des tests médicaux, conduits les 22 et 27 octobre sur les soldats népalais basés à Mirebalais, indiquent que ces derniers n’ont pas le choléra, insiste Vicenso Pugliese, porte-parole de la Minustah, qui ne voit aucun rapport entre le moment de déclenchement de la maladie (le 19 octobre) et celui de l’arrivée (entre le 8 et le 15 octobre) des soldats du Népal, où la maladie a fait 80 morts en 2007. [rc gp apr 03/11/2010 05 :00]