P-au-P, 22 oct. 2010 [AlterPresse] --- Les funérailles de l’enseignant Louis Jean Filbert, mortellement blessé par la police, ont donné lieu, ce vendredi 22 octobre à la capitale, à une manifestation de dizaines de membres de l’Union Nationale des Normaliens haïtiens (UNOH), des proches parents et amis du défunt.
« Justice et réparation pour le professeur Jean Filbert Louis », ont scandé les manifestants qui ont parcouru plusieurs rues de Port-au-Prince.
Après les obsèques religieuses du professeur, qui ont été célébrées dans une église du secteur est de la capitale, les manifestants ont transporté manuellement le cercueil en direction du ministère de l’éducation national, plus au centre.
Les manifestants ont érigé des barricades de pneus enflammés tout au long du parcours de la marche afin d’exprimer leur colère.
« Le professeur ne mourra pas en vain, justice sera faite », a affirmé Josué Mérilien, Coordonnateur de l’UNOH. Il a ajouté que « Le sang de Filbert servira de ferment à l’avancement de la lutte, qui est une impérative catégorique ».
Le coordinateur de l’UNOH accuse les autorités gouvernementales d’être responsables de la mort du professeur.
« Je demande justice pour mon enfant et nous allons nous battre pour l’obtenir », déclare Zilianne Louis, mère de la victime.
Selon Michelène Chery, cousine du défunt, « La mort de Filbert est un gros coup pour la famille et nous réclamons justice ».
Jean Philibert Louis, âgé de 35, est décédé dans la matinée du samedi 9 octobre 2010 à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH).Il avait reçu un projectile à la tête, la veille, lors d’une manifestation de l’UNOH, dispersée brutalement par la Police.
Durant la première semaine de la rentrée des classes, élèves et enseignants ont organisé des manifestations et sit-in en faveur du droit à l’éducation et la scolarisation universelle en Haiti.
A cause de la non disponibilité d’une quantité suffisante de salles de classe et des problèmes économiques auxquels sont confrontés les parents, beaucoup d’élèves n’ont pas pu retourner à l’école.
Le système éducatif haïtien a été gravement touché par le tremblement de terre du 12 janvier qui a occasionné la mort de 1 400 enseignants, 38 000 élèves, 150 membres du personnel du ministère et la destruction de 4 200 écoles, selon les chiffrent officiels.
En outre, environ 500.000 enfants en âge d’aller à l’école ne sont pas scolarisés. [rh gp apr 22/10/2010 18 :00]