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Haiti dans le Rapport sur l’état de la population mondiale 2010 de l’UNFPA

P-au-P, 20 oct. 2010 [AlterPresse] --- Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a publié ce mercredi 20 octobre son rapport annuel sur l’état de la population mondiale 2010, autour du thème de la paix, la sécurité, la promotion des droits, et l’autonomisation des femmes.

Le rapport décrit « comment les communautés et la société civile sont en train de se remettre des vieilles blessures de la guerre et d’aller de l’avant » en s’appuyant sur le témoignage d’habitants de certains pays affectés par les conflits armés ou les catastrophes dont Haïti.

300.000 personnes ont été tuées lors du tremblement de terre du 12 janvier en Haiti, qui a également fait 300.000 blessés et 1,5 millions de sans abri.

La publication du rapport de l’UNFPA coïncide avec le 10e anniversaire de la résolution 1325 adoptée par le Conseil de Sécurité de l’ONU, pour éliminer la violence sexuelle contre les femmes et les filles dans le contexte de la guerre et encourager leur participation dans la résolution des conflits.

Pour la directrice exécutive du FNUAP, Thoraya Ahmed Obaid, les guerres et les catastrophes peuvent accentuer les inégalités entre les hommes et les femmes mais tout aussi bien offrir aux autorités des opportunités pour les « rectifier » et « créer un espace pour le changement positif ».

En Haïti la quantité de ménages ayant une femme à leur tête est de 61% et est en progression, selon une récente enquête effectuée après la catastrophe du 12 janvier par le FNUAP dans les camps de déplacés.

En même temps, le taux de grossesse enregistrée dans les camps de déplacés est de 12% contre 4% dans les régions non touchées par le séisme et un quart des naissances ne sont pas désirées par les femmes.

« L’analphabétisme, l’union libre dont le placage, la zone géographique de résidence sont étroitement liés à la fécondité. Les femmes désirent 3 enfants ; mais elles donnent naissance, en moyenne, à 4 enfants », précise l’enquête réalisée à partir d’un échantillon de 15 171 personnes dont 8009 femmes.

L’investigation a aussi révélé un niveau de violences sexuelles qui se situe à 1%. Ce pourcentage « pourrait paraitre faible à priori » mais « parmi les femmes sans instruction, aucun cas de viol n’a été rapporté », ajoutent les enquêteurs.

L’âge médian des premiers rapports sexuels chez les femmes haïtiennes vivant dans les camps et âgées de 20 à 40 ans est passé de 18 ans il y a cinq ans à 17 ans.

Ce chiffre peut traduire un « risque de grossesse et d’IST (Infection Sexuellement Transmissible), tenant compte du pouvoir de décision plus limité des jeunes filles et adolescentes en matière de sexualité comparé aux femmes adultes », souligne l’enquête, selon laquelle 2,2% de la population considérée et 2,3% des femmes sont infectés par le VIH/SIDA.

Seulement 20% des femmes ont été testées au VIH lors d’une visite prénatale, et seul 1/3 des femmes et des hommes savent comment éviter la transmission du virus de la mère à l’enfant.

Le FNUAP recommande notamment en ce sens d’améliorer la sécurité dans les sites d’hébergement et de mettre en place des mécanismes d’accompagnement juridique et légal des victimes de viol.

L’entité onusienne prescrit également des campagnes à grande échelle au profit de la population des sites d’hébergements sur les moyens de prévention de la grossesse et des IST, ciblant en particulier les jeunes filles. [kft gp apr 20/10/2010 12 :20]