P-au-P, 20 oct. 2010 [AlterPresse] --- Sur 268 000 armes en circulation actuellement dans le pays, plus de 205 000 seraient des armes illégales, selon une enquête réalisée par la Commission Episcopale Nationale Justice et Paix (JILAP).
L’enquête, dont les résultats viennent d’être communiqués à AlterPresse, a notamment été effectuée autour du thème de la prolifération des armes légères en Haiti.
Les 268 000 armes mentionnées ne tiennent pas compte de celles qui sont en possession des agents de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH).
La quantité d’armes détenues par la police, la Commission Nationale de Démobilisation et Réinsertion (CNDDR) et des compagnies privées de sécurité s’élèvent à plus de 30 000.
33 000 armes enregistrées appartiennent à des civils, selon l’enquête qui considère la période 1986-2010.
Sur les plus de 205.000 armes non enregistrées, environ 17 000 se trouveraient entre les mains de groupes armés.
Dans le cadre de l’enquête, réalisée en été dernier, la JILAP a pu s’entretenir avec plusieurs responsables, dont ceux de la police et de la Secrétairerie d’État à la Sécuirté.
La police nationale a perdu un peu plus de 1000 armes à feu et saisi 6 278 armes entre 1995 et 2009 de concert avec la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), et dans certains cas avec l’aide de la population, selon l’enquête.
Cependant, aucune information n’est disponible sur ce qu’il est advenu des armes saisies par la MINUSTAH et remises à la police et de celles saisi après 1995 par la précédente mission onusienne MINUAH.
La CNDDR, créée en 2006, a pour sa part saisi 500 armes depuis son existence, indique le rapport d’enquête.
Après le départ de Jean Claude Duvalier en 1986, les Forces Armées d’Haïti (FADH) détenaient 13 400 armes à feu avec plus de 2000 en dépôt. Au moment du coup d’Etat militaire de 1991 ce chiffre était passé à 16 000, avec plus de 3000 armes en dépôt.
Dans l’effervescence du retour d’Aristide en 1995, plus de 2000 armes ont quitté les dépôts des FADH. Beaucoup sont restées entre les mains des anciens militaires démobilisés. [kft gp apr 20/10/2010 07:30]