P-au-P., 17 oct. 2010 [AlterPresse] --- Une tentative de mutinerie au Pénitencier national, principale prison à la capitale, s’est soldée par la mort de trois prisonniers faisant partie d’un groupe qui avait pris en otage 5 agents pénitentiaires, apprend AlterPresse de source officielle.
Deux des prisonniers ont été tués durant une opération de la police pour reprendre le contrôle de la situation, indique à AlterPresse le porte-parole de la police, le commissaire Franz Lerebours.
Le calme est revenu dans l’enceinte de la prison et les prisonniers ont regagné leurs cellules, alors que les forces de sécurité contrôlent le périmètre du pénitencier, selon Lerebours.
Le porte parole de la police explique que l’incident a commencé lorsque trois prisonniers ont saisi l’arme à feu d’un agent au moment où celui-ci était en train d’ouvrir une des cellules.
Les prisonniers ont ensuite procédé à la séquestration de cinq agents et ont partiellement incendié le dispensaire de la prison, poursuit-il.
Selon Lerebours, les policiers du commissariat de la capitale sont immédiatement intervenus avec le soutien de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (Minustah).
« La situation est sous contrôle », assure Lerebours, qui souligne qu’aucune fuite n’a été enregistrée.
Durant l’après-midi, des informations non confirmées faisaient état de la fuite de plusieurs prisonniers.
Selon Lerebours, avant la tentative de mutinerie le pénitencier comptait 1535 prisonniers et il en compte maintenant 1532.
Une enquête a été ouverte pour déterminer les responsabilités, indique le commissaire, qui promet que la police renforcera la surveillance des prisons au moment où Haïti se trouve présentement dans une conjoncture électorale.
Mais l’avocat Renan Hedouville du Comité des Avocats pour le Respect des Libertés (CARLI) met en doute la capacité de la police a pas prendre en main le contrôle des prisons.
Il souligne que durant les 10 dernières années plusieurs fuites ont été enregistrées.
Entre 1995 et 1999, rappelle-t-il, les prisons ont été gérées par une structure appelée Administration Pénitentiaire Nationale (APENA) qui dépendait directement du ministère de la justice. [gp apr 17/10/2010 20 :00]