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Haïti-Éducation : Les secteurs sociaux se mobilisent autour du décès d’un enseignant grièvement blessé par la police

P-au-P, 14 oct. 2010 [AlterPresse] --- Les secteurs sociaux lancent un mouvement de mobilisation afin d’obtenir justice pour l’enseignant Louis Jean Filbert, grièvement blessé par la police, le 8 octobre, et qui a succombé à l’hopital le jour suivant.

L’Union Nationale des Normaliens d’Haiti appelle à une manifestation le 15 octobre à Port-au-Prince pour forcer la police et la justice à prendre leurs responsabilités et faire avancer le dossier.

Ce mot d’ordre est supporté par le Syndicat des Travailleurs Enseignants Universitaires d’Haiti (STAIA), qui voit en la mort tragique de l’enseignant « un acte qui montre que le gouvernement Préval-Bellerive a établi un régime féroce à façade démocratique ».

Le gouvernement en place « travaille dans l’intérêt des classes dominantes et des impérialistes au détriment des professeurs et des étudiants qui réclament leurs droits », juge STAIA dans un communiqué transmis à AlterPresse.

L’enseignant Louis Jean Filbert, 35 ans, a été atteint d’un projectile à la tête, pendant que la police dispersait brutalement une manifestation conduite par l’UNOH, le 8 octobre dernier. Il est décédé dans la matinée du samedi 9 octobre 2010 à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH), où il a été transporté d’urgence.

D’autres organisations du mouvement social n’ont pas caché leur indignation face cet acte qui endeuille le secteur de l’éducation.

L’organisation « Batay Ouvriye » (Bataille Ouvrière) se mobilise et invite tous les secteurs de la société à prendre part au mouvement de protestation du 15 octobre.

« L’homicide du professeur est une preuve du rétrécissement continu de la démocratie en Haïti », estime Batay Ouvriye dans une note envoyée à AlterPresse.

Pour la Plateforme des Organisations haïtiennes des Doits Humains (POHDH), « Cet acte est totalement inacceptable et anti-démocratique ». Il constitue une atteinte à l’exercice d’un droit civil et politique, indique la POHDH.

Depuis la rentrée, élèves et enseignants ont organisé des manifestations et sit-in en faveur du droit à l’éducation et la scolarisation universelle en Haiti.

A cause de la non disponibilité d’une quantité suffisante de salles de classe et des problèmes économiques auxquels sont confrontés les parents, beaucoup d’élèves n’ont pas pu retourner à l’école.

Le système éducatif haïtien a été gravement touché par le tremblement de terre du 12 janvier qui a occasionné la mort de 1 400 enseignants, 38 000 élèves, 150 membres du personnel du ministère et la destruction de 4 200 écoles, selon les chiffrent officiels.

En outre, environ 500.000 enfants en âge d’aller à l’école ne sont pas scolarisés. [rh gp apr 14/10/2010 18:00]