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L’agriculture doit devenir un axe prioritaire dans la reconstruction d’Haïti, propose Oxfam

P-au-P, 05 septembre 2010 [AlterPresse] --- L’organisation internationale Oxfam convie le gouvernement haïtien, la communauté internationale et les bailleurs, à faire de l’agriculture une priorité, dans le cadre de la reconstruction d’Haïti, et à favoriser le développement des zones rurales, lors d’une conférence de presse donnée ce mardi 05 septembre 2010, à Pétionville (à l’est de la capitale).

L’organisation internationale présente ses principales recommandations et observations, parmi lesquelles une évaluation des problèmes et des contraintes du secteur agricole [haïtien], dans un document soumis aux journalistes et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Oxfam recommande à l’État haïtien de faciliter l’accès au crédit pour les petits agriculteurs, d’accorder une assistance juridique aux citoyennes et citoyens des zones rurales dans les deux langues officielles, d’améliorer la sécurité foncière, de formuler des politiques agricoles qui tiennent compte des rôles des femmes dans la commercialisation agricole, de réhabiliter et d’étendre les infrastructures rurales (axes routiers et installations d’irrigation) et de décentraliser les services administratifs et fiscaux des institutions gouvernementales.

Elle plaide aussi pour un appui au secteur agricole, sous forme de subventions et non sous forme de prêts, de la part des institutions financières internationales, laquelle contribution aiderait à revitaliser le réseau de centres décentralisés de recherche agricole par une intégration appropriée dans toutes les activités favorables à l’agriculture haïtienne.

« La communauté internationale doit adopter une politique qui supporte le développement économique du pays », préconise l’ingénieur-agronome Philippe Mathieu, directeur de l’une des branches de l’organisation internationale Oxfam en Haïti, insistant sur la nécessité pour l’internationale « d’abandonner ses politiques d’aide et de commerce contradictoires pour supporter la croissance de l’économie rurale, fragile en Haïti ».

Oxfam appelle les pays donateurs à financer le plan d’agriculture du gouvernement estimé à un montant de 772 millions de dollars américains [US $ 1.00 = 41.00 gourdes ; 1 euro = 55.00 gourdes aujourd’hui] et à mettre l’emphase sur l’amélioration de l’accès aux services de base (soins de santé et services d’éducation) en milieu rural.

« L’État doit commencer par mobiliser les 14 % des 772 millions de dollars, qu’ils avaient promis pour la réalisation de ce plan », demande Antoine Ladouceur, ingénieur-agronome principal du programme d’appui à la production agricole nationale et à la sécurité alimentaire (Papanasa), un projet mis en oeuvre par Oxfam.

« Oxfam compte entreprendre d’autres démarches en vue de sensibiliser la communauté internationale sur la nécessité de prioriser le secteur agricole et le développement des zones rurales dans le processus de reconstruction du pays », annonce Ladouceur.

58% de la population en Haïti, estimée à 9,7 millions de personnes, travaillent dans l’agriculture et 28 % du produit intérieur brut (Pib) du pays proviennent du secteur agricole. [rh rc apr 05/10/2010 15:50]