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Haïti-Éducation : Une rentrée scolaire très timide

P-au-P, 04 octobre 2010[AlterPresse] --- Très peu d’élèves ont repris le chemin de l’école dans la capitale haïtienne, ce lundi 4 octobre, à l’occasion de la réouverture officielle des classes pour l’année académique 2010-2011, constate AlterPresse.

Ce lundi, on était très loin de l’affluence d’élèves observée dans les rues au premier jour de la rentrée scolaire des années précédentes.

Cependant, tôt dans la matinée, une tendance à l’augmentation de l’embouteillage habituel a été constatée, en partie à cause de l’état des routes.

Aucune réparation n’a été effectuée sur les grands axes de la capitale, en particulier les routes de Frères (Est) et Carrefour (Sud), contribuant à un ralentissement considérable de la circulation.

La situation est aggravée par les obstacles que constituent les piles de gravats qui jonchent encore de nombreuses rues de la zone métropolitaine.

Des bâtiments scolaires demeurent encore dans l’état où ils se trouvaient après le séisme, tandis que très peu de travaux ont été constatés pour la réhabilitation des infrastructures scolaires.

Cette situation est critiquée par les parents et les syndicats d’enseignants qui déplorent un très faible effort de préparation de la rentrée au niveau de l’État.

Des parents confient que dans la situation économique actuelle elles se trouvent dans l’impossibilité de faire face à leurs obligations pour la rentrée.

Ils exigent des autorités la promulgation de la loi sur les frais scolaires, votée au parlement dans l’objectif de diminuer les charges annuelles consenties par les familles en Haïti.

Dans son message de circonstance, le ministre de l’’education nationale, Joel Desrosiers Jean-Pierre, déclare que l’Etat a pris des dispositions pour « soulager les parents », comme la subvention des manuels scolaires, la distribution d’uniformes et la mise en place d’un programme de cantine scolaire.

Selon les promesses du gouvernement haïtien, le prix des manuels scolaires devraient être subventionnés à 70% et des bourses devraient être accordées à des élèves d’établissements non publics.

Desrosiers Jean-Pierre appelle à un esprit de « solidarité » entre tous les acteurs de l’éducation afin de favoriser la réussite de l’année scolaire.

Les besoins financiers et matériels qui concernent les élèves, les parents et les établissements scolaires sont estimés institutionnellement à 500 millions de dollars américains.

La branche en Haïti de l’Unicef affirme être intéressée à permettre aux enfants non scolarisés d’aller à l’école, soit de favoriser l’accès à l’éducation pour environ un demi-million d’enfants.

Aujourd’hui, 500 000 enfants ne sont pas scolarisés selon les chiffres officiels du ministère de l’éducation nationale, tandis que 80% de l’offre en éducation est aux mains du secteur privé.

Les pertes engendrées au niveau du système éducatif haïtien, par le tremblement de terre du 12 janvier, se chiffrent officiellement à 38 000 élèves, 1 400 enseignants et 150 membres du personnel du ministère tués, 4 200 écoles détruites. [rh gp apr 04/10/10 10:15]