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Haiti-Violence : Tension persistante à Cayes-Jacmel ou un policier a été lynché

P-au-P, 28 sept. 2010 [AlterPresse] --- Une certaine tension règne dans la commune de Cayes-Jacmel (Sud-est) depuis le 23 septembre dernier, lorsqu’un policier a été lynché et de nombreuses arrestations effectuées par la police.

Guilloteau Hubert, un agent 4 affecté au sous-commissariat de Cayes-Jacmel, a été tué à coups de machette, et son cadavre brulé par une partie de la population en colère qui l’a accusé d’avoir abattu de trois balles Johny Joseph, un individu dont il avait procédé à l’arrestation.

Les auteurs du lynchage ont également incendié une motocyclette appartenant au sous-commissariat ou sont affectés une douzaine de policiers.

« La vague d’arrestations indiscriminées ayant suivi le meurtre du policier a contribué à accentuer la tension » à Cayes-Jacmel, selon le maire de la commune, Feguito Janvier, joint au téléphone par AlterPresse.

Dans une note transmise à AlterPresse, une dizaine d’organisations de la région expriment leurs inquiétudes face à la situation de tension qui persiste à Cayes-Jacmel.

Les organisations, dont la branche locale de Solidarité des Femmes Haïtiennes (SOFA) et le Réseau Communal des Planteurs et Éleveurs pour le Développement Durable, considèrent comme « grave » le meurtre du policier suite à la « violation » de l’espace du commissariat par un groupe d’individus.

Elles assimilent en même temps à des « représailles » les actions entreprises par la police qui, dénoncent-elles, aurait « réprimé sauvagement » la population.

La police aurait procédé à plus de 70 arrestations et malmené aussi bien des enfants que des vieillards, soulignent les associations.

Contacté par AlterPresse, le porte-parole de la police, Frantz Lerebours, reconnait que « beaucoup d’arrestations » ont été effectuées, mais dément que la police ait maltraité les personnes appréhendées.

Lerebours indique que la police est sur la piste de trois individus qui seraient directement impliqués dans le crime.

Le maire Feguito Janvier, qui est d’accord sur le principe d’une enquête policière pour identifier les coupables, informe avoir entrepris des démarches auprès des autorités policières locales en vue d’obtenir la libération des détenus « innocents ». [cer gp apr 29/09/2010 11:00]